Quand on passe par les
petites boutiques collées les unes aux autres dans Center Street, on pense aux
vitrines de Eugène Atget et son désir de capturer une série de petits moments
de la vie à Paris. Pendant une promenade, on regarde les grandes fenêtres
symétriques de Gloria’s Little Italy avec leur lettrage vert ou les mannequins
acéphales perchés derrière des vitrines de Perfectly Suited. Utilisant
l’imagination, on peut voir Eugene Atget juché devant une petite boutique avec
son appareil
photo entrain de capturer
un moment de la vie quotidienne. Mais quel moment est-ce qu’il voulait saisir ?
Est-ce que les vitrines montrent l’essence totale des magasins ? Ou est-ce
qu’il y a une autre histoire cachée derrière les vitrines ornées des boutiques ?
Une autre perception du même magasin ?
Selon l’auteur
Hélène Grémillon, « notre histoire n’est qu’une question de point de
vue. » Peut-être que ce moment caché est plutôt comme les photos prises
par Walker Evans des agriculteurs pauvres et des plaines rurales du Bol de
poussière, plus rugueux et usé que les fenêtres réfléchissantes à l'avant
du bâtiment. Ou peut-être que c'est un moment marqué
par l’espace libre et un sens géométrique comme ses photos de Lewis
Baltz. Même dans les ruelles déguenillées et les portes de
derrière abîmées on trouve une histoire, un moment éphémère comme la
première étincelle qui bondit d’une allumette.
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